socrate
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Chapitre III - L'épreuve de la durée

74 - Les antidotes à la rechute dans les vieilles ornières

C’est ainsi qu’au moment ou mes séminaires avaient le plus de succès, ou tout le monde se disait enchanté de moi, j’ai commencé à abandonner (partiellement, heureusement) ce que j’avais appris à faire en matière de pédagogie.
Personne ne me disait que mes séminaires étaient devenus moins efficaces ou moins bons, ce qui était pourtant le cas. Les fiches d’évaluation des apprenants restaient unanimement élogieuses. Et cela se comprend. On ne dit pas à un directeur de la formation qui vous a permis d’assister à un séminaire très apprécié que l’on n'a rien compris, et encore moins que cela pouvait être de la faute du tuteur prestigieux qui le donnait.

Que faire pour combattre cette évolution dans le mauvais sens ?

  • Il faut, bien sûr, en avoir conscience.
  • Il faut se méfier de soi-même.
  • Il faut disposer d’un matériel d’une grande qualité.
  • Il faut être intransigeant (c’est indispensable)
    - Sur le nombre d’apprenants qui doit être réduit.
    - Sur la durée des formations qui doit être aussi longue que nécessaire.
    - Sur la nécessité de contrôler systématiquement la qualité de son propre travail.

Comme tout combat contre soi-même, ça n’est pas facile.

Dans mon expérience, cette mauvaise pente, je l’ai surtout rencontrée (ou plutôt descendue) dans les séminaires pour lesquels je n’avais pas développé le matériel efficace dont j’ai parlé et qui regroupaient un nombre d’apprenants trop grand.

Les séminaires qui disposaient d’un tel matériel et qui ne réunissaient que 9 personnes n’ont pas suivi cette évolution indésirable. J’ai commencé à commettre dans leur conduite de graves erreurs, mais leur efficacité est toujours restée la même. Le matériel agissait comme une sorte d’antidote.
Les apprenants avaient bien autre chose à faire que de m’écouter. Ils devaient travailler, et moi, j’étais bien obligé de les aider, autrement dit, de faire mon métier de tuteur.

© Nicolas WAPLER- Septembre 2007