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Chapitre II - Pédagogie : la rencontre

30 - L’apprentissage avec de vrais élèves

Le lundi suivant, commençait pour nous la deuxième phase de notre apprentissage ; la mise en pratique dans le cadre de séminaires réels des idées dont nous avions discuté. Elle devait durer plusieurs mois, chacun devant avoir la possibilité de s’exercer plusieurs fois, dans un cadre rigoureusement contrôlé.

Fred nous avait donné rendez-vous à 8h 30: une demi-heure avant l’arrivée des apprenants. Il était là, dans le couloir, souriant, chaleureux : « Hello! Come over here! Cup of tea? Milk? Sugar? » Il manipulait le distributeur et nous tendait le verre de plastique contenant la réconfortante boisson.

C’est Townsend qui allait être le tuteur de cette première session.

Notre rôle à nous consisterait à « observer » le tuteur et le fonctionnement du séminaire, mais d’une manière active, en prenant note de nos remarques.
Il était convenu qu’en fin de journée nous nous réunirions tous pour débattre de ce qui s’était passé pendant la journée.
Je donnerai plus loin des détails sur cette disposition qui est fondamentale.

Fred, sans insister, dit quelques mots sur la manière dont Townsend devrait recevoir les gens, une manière dont il nous avait fait, à l’instant, une démonstration. Un tuteur n’est-il pas l’hôte du jour, la maîtresse de maison en quelque sorte ?

Townsend accueillit les gens, leur offrant thé ou café, enchanté de reconnaître tel collègue qu’il avait perdu de vue depuis longtemps, de faire la connaissance de tel autre : « Entrez donc, c’est ici ! » - « Permettez-moi de vous présenter, Rupert qui travaille avec nous. Il vient de Francfort… »
Cela dura quelques minutes jusqu’à l’arrivée du dernier retardataire.
Plaisanteries sur les caractères nationaux : Les Suisses qui sont tous présents un quart d’heure à l’avance, - les Allemands qui sont tous là, à l’heure de l’horloge astronomique, - les Anglais qui arrivent avec de deux à cinq minutes de retard pour ne pas se distinguer par une inutile et prétentieuse précision, - et les Français pour qui l’heure réelle est toujours un quart d’heure après l’heure apparente, celle qui figure sur la lettre de convocation !
Les gens, étaient agréablement surpris par ces gestes d’amitié et ils quittaient bientôt le masque un peu tendu que portent d’ordinaire ceux qui se rendent à un séminaire de formation sur une matière qui a la réputation d’être difficile et mystérieuse.

© Nicolas WAPLER- Septembre 2007